Les coupures d’Internet suite aux multiples crises politiques qui continuent de secouer le Sénégal ont entraîné des pertes estimées à trois (3) milliards selon les syndicats des travailleurs de Sonatel, Free et Expresso. Les acteurs des télécommunications considèrent les actes posés par le ministre des télécommunications et de l’économie numérique, Moussa Bocar Thiam comme une violation des droits économiques.
« Les coupures d’Internet sont une violation des droits de l’homme, une violation des droits de réunir en ligne, une violation de la liberté d’expression, une violation du droit à l’information, et une violation des droits économiques » signale d’emblée Mme Rose Marie Diouf BALOUCOUNE du Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications (SNTPT). D’après la porte-parole du jour des travailleurs de Sonatel, free et expresso, le Ministre Moussa Bocar THIAM a opéré 13 jours de coupures d’internet mobile entre le 02 juin 2023 et le 13 février 2024. « Soit en moyenne l’équivalent d’une journée et demie de coupure internet tous les mois, depuis juin 2023. Considéré autrement aussi, c’est un «demi mois» de coupure d’internet mobile », précise-t-elle. « Les pertes économiques sont colossales pour les opérateurs de télécommunications. Elles sont estimées à trois (3) milliards de francs CFA, sans compter les préjudices socio-économiques des millions de clients« , déploré Rose Marie Diouf BALOUCOUNE. Le collectif des travailleurs des trois opérateurs de télécommunications estiment que les décisions du gouvernement ont des conséquences désastreuses sur l’économie et sur les populations dont douze (12)millions sont utilisateurs du mobile money. « Couper l’Internet, c’est couper une veine dans l’organisme humain », dénonce Hachirou NDIAYE, représentant du personnel au conseil d’administration de Sonatel. Selon lui, il existe une corrélation entre la croissance du PIB des pays et le niveau de pénétration du broad band (haut débit sur le fixe ou mobile). « Si vous coupez cet internet, c’est un frein pour le développement économique de ce pays« , averti, le délégué du personnel à la Sonatel qui parle de pertes considérables du chiffre d’affaire direct pour des opérateurs mais aussi des entreprises et particuliers dont les activités dépendent de l’Internet. Les travailleurs des entreprises de communication ne comptent pas rester inerte face aux préjudices causés par les coupures d’Internet. D’ores et déjà des actions de protestations pacifiques sont en cours. Il s’agit du port de brassards, des journées de débrayage ou de présence négative. « Nous sommes déterminés à mener ce combat avec détermination jusqu’au bout« , menace les syndicalistes des télécommunications.
Lansana DIANDY
