Colloque International Finance Durable : Des Experts posent le refinancement vert en Afrique

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Des Experts et universitaires venus du monde entier ont débattu , sur les défis et contraintes du continent pour capter des investissements sur les fonds climat en adéquation avec les nouvelles réglementations de la finance internationale en vigueur. Le colloque international sur l’initiative de d’Académie de Développement Durable (A2D-ISF) s’est tenu du 27 au 28 Octobre à Dakar. L’objectif selon les organisateurs est d’amener les décideurs à encourager le développement de la finance durable à travers des actions en matière d’investissement responsables ou de recherche.

« Mitigation de l’exposition du secteur bancaire et financier aux risques climatiques : enjeux et orientations pour les banques centrales », le thème débattu par des experts de la finance. « Les enjeux et défis liés aux changements climatiques sont considérables. Ils interpellent chacun d’entre nous et nécessite l’intégration des risques climatiques dans la conduite monétaire des Banques Centrales », déclare Dr Pape Diallo, Directeur Général de l’Institut Supérieur de Finance (ISP). Dans son allocution lors de la cérémonie d’ouverture, M Diallo, souligne que l’objectif à travers l’organisation de ce colloque est de contribuer à une vaste réflexion académique autour des enjeux et orientation que pourrait engendrer les changements climatiques ainsi que ses conséquences sur le système bancaire et financier sous-régional. La mobilisation des capitaux par rapport à la finance durable, est une véritable opportunité de financement pour l’Afrique. Selon Catherine GEST, maître de conférence associée à l’université d’Evry-Val d’Assonne en France, « tous les rapports et statistiques qui sortent montrent que l’Afrique n’est pas à l’origine de la problématique climatique mais pourrait profiter de cet afflux de capitaux ». Pour l’ancienne Directrice de Moody’s France et DBRS Europe, Ltd en France « l’Afrique doit être en mesure de créer ses propres institutions capables d’évaluer les critères Environnementaux sociétaux et de gouvernance, des entreprises du continent Africain comme elle l’a fait avec les agences de notations » afin d’orienter des flux financiers vers des projets caractéristiques vertes. L’enseignante, fondatrice de la société de formation et de conseil NOVANS, intervenante à l’Institut supérieur de finance de Dakar et membre de L’ Académie de Développement Durable (A2D-ISF) Dakar, pense que le continent doit se positionner face aux différents blocs et accéder aux financements durables « parce que les taux de croissance en Afrique sont plus importants qu’ailleurs et c’est l’une des démographies les plus puissantes », explique-t-elle.

 Risques Climatiques et Impacts Économiques et Financiers dans l’Espace UEMOA

« Les besoins financiers sont énormes, quand il s’agit de protéger les banques centrales des risques climatiques », signalait le Professeur Moustapha Kassé. Selon l’économiste Sénégalais, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) et la BAD (Banque africaine de développement) ont évalué ces besoins à environ 2.500 milliards de dollars US, auxquels il faut ajouter l’accès aux nouvelles technologies et au savoir-faire de demain’’. Il souligne que « si les besoins sont énormes, c’est parce que effectivement le changement climatique a une incidence sur les missions et les opérations de l’ensemble du secteur financier, des banques centrales en premier » explique t-il. A en croire le doyen honoraire de la faculté des sciences économiques et de gestion de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’incidence de la crise climatique va affecter plusieurs secteurs d’activité en Afrique notamment de défis de la souveraineté alimentaire menacé par la déforestation qui avance au niveau mondial à une vitesse extraordinaire. Quant à Ibrahima Sarr, ancien ministre du Budget, il souhaite que les autorités du Sénégal  intègrent « la variable climat » dans toutes les politiques publiques. « Le débat est lancé par l’ISF dans un contexte d’expansion de l’urbanisation rapide et chaotique et de dégradation de l’économie agricole pour un continent qui importe plus de 50 % de ses besoins vivriers, où une personne se couche le ventre vide », indique M.Sarr.

Lansana DIANDY

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