La digitalisation galopante de la société à laquelle nous assistons est-elle de nature à prendre nos emplois ? La Confédération Nationale des travailleurs du Sénégal, Force du Changement (CNTS/FC) en pose le débat en perspective des élections de représentativité des centrales syndicales prévues le 12 décembre. Selon, la CNTS/FC elle est de nature à alimenter les craintes.
Notre histoire moderne comprend 4 révolutions industrielles. Ce sont des vagues d’industrialisation qui se succèdent et se propagent de pays en pays. Les deux premières entre le XVIII et la fin du XIXème siècle, sont liées à l’énergie, la troisième à partir de 1970 avec l’émergence de l’informatique et de l’électricité d’origine nucléaire qui marque l’avènement de l’électronique avec l’arrivée du transistor et du microprocesseur et la dernière à la gestion de la Data. C’est justement cette quatrième Révolution Industrielle qui est devenue plus menaçant pour la survie de l’humanité. La quatrième révolution industrielle est issue de la numérisation de l’information et de l’interconnectivité des appareils mobiles connectés. Bien que déjà visible dans ses réalisations comme l’intelligence artificielle avec les voitures autonomes, l’impression 3D, la nanotechnologie ou l’information quantique, nous en sommes qu’au début. Mais en comparaison avec les précédentes, elle évolue à un rythme exponentiel et non plus linéaire. Elle transformera tous nos systèmes de production, de management et de gouvernance. Tous les travaux intellectuels mais répétitifs peuvent être remplacés par la robotisation des processus du travail et ils le seront car ils représentent un gain considérable de productivité mais également d’amélioration de condition de travail et l’émergence de nouveaux métiers qui constituent une menace à la force ouvrière. Pour le secrétaire général de la Confédération Nationale des travailleurs du Sénégal, Force du Changement (CNTS/FC) tous les mouvements sociaux doivent s’unir pour un nouveau contrat social face à la révolution digital qui menace le travail humain. Les craintes de Cheikh Diop sont renforcées par l’utilisation de moins en moins de la main d’oeuvre dans le processus de production industrielle. D’après lui, c’est la survie de l’homme qui est enjeux. « La digitalisation est entrain de renforcer la polarisation de l’emploi », s’inquiète t-il. La robotisation et le traitement informatique des données permettent par exemple de remplacer le travail effectué par certains opérateurs de production et secrétaires. De plus, le numérique accroit l’écart entre emplois très qualifiés qui nécessitent souvent une maîtrise des TIC et emplois peu qualifiés dont la part a nettement augmenté dans le secteur des services depuis les années 2000. Le défi actuel selon la CNTS/FC est de pouvoir anticiper les changements, afin de mieux appréhender la transformation de la société et de l’économie afin de minimiser les impacts sociaux, touchant directement à l’humain et à son bien-être. Cheikh DIOP et ses camarades ont l’ambition de « réconcilier l’élite intellectuelle et la force ouvrière pour mener des combats économiques », après les élections de représentativité des centrales syndicales.
Lansana Diandy
