Le Carbone, l’émission qui se vend.

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Le projet de Conception d’Approches Politiques sous l’Article 6 de l’Accord de Paris (DAPA) a été lancé le 30 septembre 2021. Il a pour objectif la mise en place d’un mécanisme de tarification carbone pouvant entrainer des changements structurels dans le processus de développement sobre en carbone dans lequel le Sénégal est déjà engagé. L’atelier de Validation de l’étude s’est tenu pour la mise en place d’une stratégie Article 6 au Sénégal. Une initiative financé par le Gouvernement de la Norvège, mis en œuvre par GGGI en partenariat avec le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et le Ministère du Pétrole et des Énergies. Il s’agit de la mise en place d’un cadre de crédit compatible avec le contexte national et le cadre de transparence renforcé de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique.

« Le leadership du Sénégal en matière de lutte contre le changement climatique matérialisé par une représentation très forte dans les instances de décision, lui vaut une attractivité remarquable pour la mise en œuvre de projets pilotes Articles 6 dans tous les secteurs (énergie durable, assainissement, déchets entre autres » s’est réjouie la représente résidente de GGGI. Pour Assana Magagi Alio, « le leadership du Sénégal en matière de lutte contre le changement climatique est matérialisé par une représentation très forte dans les instances de décision ». En effet, les attentes liées à l’article 6 sont énormes. Plus de 80% des pays engagé sur leur CDN(Contribution Déterminée au niveau National) ont déclaré avoir l’intention d’utiliser les mécanismes du marché pour une réduction plus ambitieuse des émissions de gaz à effet de serre.

L’article 6 est un outil de mis en œuvre de l’accord de Paris intervenu à la conférence des parties (COP 2021) de la convention cadre des nations unies sur le changement climatique pour faire en sorte que les obligations des états partis dans la réduction des émissions à gaz à effet de serre puisse être monétiser et obtenir du financement climatique.

« Pour y arriver, il faut que les trajectoires de développement puissent être sobres en carbone et résilientes aux changements climatiques », a estimé Antoine Faye, le charge de finance et mécanisme de marché au Comité National Changements Climatiques. A ses yeux,  « le Sénégal est dans une position d’augmenter sa part d’émission à travers l’utilisation d’énergies et de la reforestation, ce qui va avoir un impact de son inclusion dans cet article 6 des accords de Paris, malgré l’exploitation du gaz et du pétrole ».

Pour rappel, l’accord de Paris demande à toutes les parties de rester à 2°C maximum voire un degré cinq d’émission de gaz à effet de serre. C’est dans ce sillage que le Sénégal s’aligne aux normes des accords de Paris sur le climat en mettant en place des mécanismes adaptés pour capter des dividendes dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. La validation de la stratégie article 6 est soutenue par Global Green Growth Institute(GGGI) à travers la direction l’Environnement et des Établissements Classés et du COMNACC(Comité National sur les Changements Climatiques).

Le Marché Carbone au Sénégal

Après les COP de Glasgow et de Sharm El Sheikh, l’opérationnalisation de l’Article 6 devient une réalité et l’ensemble des acteurs travaillent maintenant à mettre en place des outils et procédures opérationnels de mise œuvre des méthodologies, d’une infrastructure robuste, d’un cadre de transparence ou encore de programmes de renforcement des capacités. « C’est une opportunité pour bénéficier de financements importants dans le cadre de transfert d’émission d’un pays à l’autre », a laissé entendre El hadji Diagne, le négociateur en chef du groupe Africains des négociateurs du marché carbone. Au delà des États à travers les grands projets, le secteur privé,  les ONG, les collectivités Territoriales et les petites organisations de femmes peuvent bénéficier des financements carbones. Cela nécessite selon lui « d’avoir un dispositif institutionnel et légal des connaissances techniques très solides pour bénéficier efficacement de ses mécanismes ». D’après l’expert sénégalais, par ailleurs, directeur de la Société Afrique-énergie-environnement « toutes les grosses sociétés qui construisent de centrales solaires raccordées au réseau de 15 à 20 Mégawatt (MW) ont vendu des réductions d’émission en plus des revenus qu’elles obtiennent de la Senelec ». Une révélation qui va inciter beaucoup à s’intéresser au marché carbone car les enjeux sont énormes. Pour rappel L’Institut Mondial pour la Croissance verte (ou GGGI) est une organisation internationale, intergouvernementale fondée par traité en 2012 lors de RIO+20, qui se consacre à soutenir et à promouvoir une croissance économique forte, inclusive et durable dans les pays en développement et les économies émergentes. Depuis sa création, l’organisation a fait des progrès significatifs et s’est transformée en l’une des principales organisations internationales soutenant la politique et les investissements pour une croissance verte.

Synthèse : Lansana Lasse Diandy

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