Les femmes veulent jouer leur partition dans l’exploitation et l’exploration pétrolière et gazière au Sénégal. Elles ont l’expertise, le savoir-faire et ne comptent nullement jouer les seconds rôles dans les nouvelles perspectives qui se dessinent pour le Sénégal à l’horizon 2023 où les premiers barils sont annoncés.
L’initiative vient de la Plateforme Africaine pour l’Autonomisation des Femmes (PAAF). Elle a jugé opportun de s’intéresser aux nouvelles perspectives ouvertes par les industries extractives. Deux jours seront mis à profit pour débattre autour d’une table ronde sur le thème « Pétrole et gaz : la place des groupements féminins dans le contenu local ». Selon les organisatrices, « la plateforme, regroupe plus de 21 000 femmes du Sénégal et de la Gambie, et nourrit l’ambition de les accompagner dans leur marche résolue vers une plus grande autonomie ».En partenariat avec le cabinet CONVERGIS, la PAAF, pendant 2 jours, compte engager une réflexion inclusive avec les groupements féminins issus des bassins concernés par le projet pétrolier et gazier du Sénégal. Diverses thématiques seront posées sur la table comme la loi sur le contenu local, l’explication de la chaîne de valeur et d’approvisionnement du pétrole et du gaz ou encore la problématique de la nécessaire mise à niveau technique et financière des PME locales. Les femmes vont pouvoir compter sur l’implication de plusieurs acteurs du secteur, ainsi que les principaux représentants de la puissance publique (Présidence de la République, Ministère du Pétrole et des Énergies, Ministère de la Femme, Ministère de l’Agriculture, structures d’appui, etc.). Les organisatrices de cet évènement inédit sont confortées dans leur conviction par le fait que « Les femmes sont au cœur du tissu productif Sénégalais. A bien des égards, elles le portent à bout de bras. La pandémie de la COVID 19 a confirmé leur capacité d’adaptation et leur résilience face à l’adversité. Le Sénégal, futur producteur qui compte démarrer l’exploitation de ses ressources pétrolières et gazières dès 2023, doit pouvoir compter sur son entreprenariat féminin qui excelle déjà dans presque tous les domaines (BTP, restauration, couture, transformation de matières premières, domine juridique, etc.). » Pour cela les femmes de la PAAF sont en plein dans la réflexion car elles ont déjà soulevé des questions pertinentes qui seront abordées durant cette table ronde. Ce sera un moment de réflexions, d’échanges prospectifs et de partage entre les autorités étatiques, les acteurs de l’industrie pétrolière et gazière et les groupements féminins. Environ 300 femmes, représentant divers corps de métiers et groupements, sont attendues à cette table ronde. Plusieurs questions seront abordées par ces femmes « exploratrices » des ressources pétrolières et gazières, notamment :
• Comment les groupements féminins sont-ils pris en compte dans les divers axes porteurs identifiés comme composantes du contenu local ?
• Quelles sont les stratégies d’accompagnement et de renforcement de capacités mis en place ?
• Quelle approche permettra d’orienter plus massivement les jeunes filles vers les métiers du pétrole et du gaz ?
• Comment la question du genre est-elle prise en compte par les compagnies pétrolières en termes de RSE ?
• Quels partenariats avec les communautés permettront une exploitation inclusive des ressources ?
Autant de questions soulevées auxquelles les femmes comptent apporter des réponses. En prélude à cet évènement prévu les 27 et 28 mai 2021, une conférence de presse est prévue le lundi 17 mai 2021 dans les locaux d’Invest Africa.
Par Seynabou NDAO
