Opération Tabaski : Le gouvernement fait le Point

Au Sénégal toutes les attentions sont portées sur les préparatifs de la fête de Tabaski qui sera célébrée, les 28 et 29 Juin prochains. C’est l’une des plus grandes fêtes du pays où l’écrasante majorité de la population est de confession musulmane. Le gouvernement, face à des dilemmes du déficit de moutons à Dakar et de la spéculation des produits de grande consommation a pris d’importantes mesures pour soulager les populations.

Pour l’approvisionnement en mouton, le gouvernement reconnaît un déficit de 20.000 têtes sur l’ensemble du territoire national. D’après Samba Ndiobéne Ka, représentant le premier ministre, ministre de l’élevage « plus de 84.200 moutons contre 103.000 à la même période l’année dernière sont disponibles à Dakar soit un déficit de plus de  38 000 têtes. Au niveau national, il y a un déficit de 20.000 têtes, à une dizaine de jours de la célébration de la fête de Tabaski ». Il explique que ce déficit est lié aux récentes manifestations dans le pays. Cependant, le gouvernement rassure et estime qu’avec le nombre de moutons qui entre à Dakar ( 4000 moutons par jour ndlr), on peut combler le gap. L’État du Sénégal a lancé en 2017, le programme d’autosuffisance en moutons pour diminuer drastiquement l’importation de moutons de 558 mille à plus de 300 mille moutons. Par ailleurs, des initiatives ont été prises par le premier ministre Amadou Ba à travers un arrêté, pour faciliter l’approvisionnement du marché. « Dans l’exécution de cet arrêté, c’est l’exonération des droits des taxes des animaux importés de la Mauritanie mais il y a aussi, l’assouplissement des mesures de contrôle au niveau des corridors et à l’intérieur du pays » a informé le ministre du développement communautaire, de l’Équité Sociale et Territoriale, Samba Ndiobène KA. Il ajoute qu’en « 2023, l’État a mis à  disposition 2200 tonnes d’aliments de bétail qui ont été subventionnées  à plus de 50% pour permettre à tous les opérateurs, qu’ils soient Sénégalais ou Mauritaniens d’atteindre la cible qui est la population« . Sur la plan du financement, plus de 1 milliard 300 a été injecté pour permettre également aux opérateurs Sénégalais d’approvisionner le marché.

 Oignon et la pomme de terre

Les prix de certains produits de grande nécessité ont commencé à grimper, ce que le gouvernement dénonce. Selon le ministre du commerce, de la consommation et des PME, plus de 50 mille tonnes d’oignons sont disponibles sur le marché.  Malgré cela, des spéculations sont notées. « Depuis quelque temps, nous faisons face à des comportements spéculatifs des prix au producteur en hausse croissante. Une spéculation journalière est notée surtout dans la zone de Gomel, l’une des plus grandes zones de production d’oignons avec actuellement le stock le plus important« , a-t-il fait savoir. Cependant, le gouvernement a décidé d’ouvrir le marché à l’importation pour faire face à ces spéculations. « Nous avons décidé d’ouvrir l’importation de 10 mille tonnes d’oignons parce que nous avons constaté des comportements spéculatifs avec le sac de 25 kg qui coûte aujourd’hui 14.000 F CFA » a fustigé le porte-parole du gouvernement. Pour la pomme de terre, la consommation mensuelle est de 8500 tonnes et plus de 60 000 tonnes de pommes de terre stockées pour approvisionner le marché. En ce qui concerne la suspension de la liaison maritime et Sénégal Dem Dikk qui assurent la navette entre Dakar et Ziguinchor, le gouvernement justifie la décision par des raisons sécuritaires.

Lansana DIANDY

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