La Société Nationale de Recouvrement (SNR) a recouvré, depuis sa création, plus de 71 milliards de francs CFA. Un montant bien en deçà des plus de 800 milliards de créances en souffrance au Sénégal, a révélé Me Babacar Ndiaye, Directeur général de la SNR, lors d’une journée de partage ce jeudi 12 juin, avec le Collectif des Journalistes Économiques du Sénégal (COJES).
Depuis sa création, la Société Nationale de Recouvrement a enregistré elle plus de 71 milliards sur un total de plus de 800 milliards de créances en souffrance, selon le rapport 2023 de l’Association des Professionnels des Banques du Sénégal. « Les montants recouvrés par la SNR sont directement reversés au Trésor public, contribuant ainsi à l’amélioration des recettes de l’État. En 2023, selon l’Association professionnelle des banques du Sénégal, les créances en souffrance se chiffraient à plus de 800 milliards de FCFA. Ce chiffre donne la mesure de notre mission », a déclaré Me Babacar Ndiaye, Directeur général de la SNR.Selon lui, l’intervention de la SNR, à travers une gestion efficace des créances bancaires cédées par l’État du Sénégal, a permis de restaurer la confiance dans le secteur bancaire. « Consciente de ces réalités, la direction générale a engagé un dialogue constant avec les autorités de tutelle. En 2024, nous avons transmis au Conseil de surveillance un rapport détaillé sur les dettes croisées entre l’État et la SNR. Un comité ad hoc est en cours de mise en place pour formaliser une convention de règlement, ce qui permettra d’établir une base financière plus claire et plus juste pour l’institution », a expliqué Me Ndiaye, qui inscrit désormais sa mission dans une vision stratégique plus large, en phase avec l’Agenda de transformation systémique 2025-2050. Le Directeur général de la Société Nationale de Recouvrement s’exprimait à l’occasion de cette journée de partage avec les membres du Collectif des Journalistes Économiques du Sénégal (COJES). Cette rencontre visait à sensibiliser les journalistes économiques sur le rôle et la place de la SNR dans l’économie nationale. « Nous saluons cette initiative, qui témoigne d’une volonté claire d’ouvrir les portes d’une institution stratégique à celles et ceux dont le métier est d’informer, d’analyser et de transmettre au public une lecture claire et responsable des enjeux économiques de notre pays », a soutenu Dialigué Faye, président du COJES. Selon lui, la SNR fait l’objet de confusion avec d’autres structures et beaucoup confondent la SNR avec la Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID), la Cour des Comptes, ou même certaines sociétés privées de recouvrement. Finalement, son rôle spécifique dans le système financier public reste flou pour une grande majorité de citoyens. Pourtant, la SNR a accompli des progrès notables (déblocage de créances publiques, remboursement aux déposants), même si elle reste loin de l’objectif initial sur les recouvrements bancaires. À l’en croire, cette formation représente une opportunité précieuse. Elle permettra aux journalistes non seulement de mieux saisir les enjeux juridiques, financiers et institutionnels du recouvrement des créances, mais surtout de comprendre le rôle spécifique de la SNR dans la stratégie globale de l’État. Elle renforcera également leur capacité à produire une information économique rigoureuse, indépendante et pédagogique. Pour rappel, la SNR est créée par la loi 91-21 du 16 février 1991, avec pour mission principale le recouvrement efficace des créances des banques nationales dissoutes ainsi que le remboursement des dépôts gelés de leurs clients, la Société Nationale de Recouvrement joue également un rôle clé dans l’assainissement du secteur financier initié par l’État du Sénégal.
Lansana DIANDY et Abibou MBAYE