Le Sénégal est le meilleur élève de l’Union Économique et monétaire Ouest Africaine(UEMOA) en matière de pression fiscale. L’expertise du pays en matière de recouvrement a poussé le conseil des ministres statutaire de l’UEMOA à demander à la commission de s’inspirer de l’exemple Sénégalais. D’où le séminaire de partage de la stratégie de mobilisation des recettes fiscales à Dakar. L’objectif communautaire est de 20% de pression fiscale qui n’est pas encore atteint par les pays membres de l’Union.
Le Sénégal est le seul pays de l’Union à se rapprocher des 20% de pression fiscale, seuil fixé par l’UEMOA. En 2022, le pays a atteint 18, 3% de pression fiscale. Une performance hautement saluée par l’UEMOA, qui a organisé une rencontre à Dakar. L’objectif de ce séminaire est le partage d’expériences en matière de mobilisation de recettes fiscales entre les régies financières des États membres de l’Union. L’UEMOA a revu ses prévisions de croissance à la baisse pour 2023. Elle passera de 7 à 5,7%. Cette baisse s’explique surtout par le report de démarrage des activités d’hydrocarbures du Sénégal. En attendant, l’UEMOA invite les pays membres à s’adapter au modèle sénégalais de perception des recettes fiscales. « Grâce à la mobilisation des budgets des États de la zone, l’UEMOA a fait preuve d’une grande résilience traversant des crise avec une forte croissance », a fait savoir Bassirou Sarr, Conseiller technique du ministre sénégalais des Finances et du budget. Il a souligné que la mobilisation des recettes internes constitue un défi permanent pour nos États, comme l’attestent si bien les pressions constantes exercées sur les prévisions des douanes et des impôts, tout le long du cycle budgétaire. « La pression fiscale est importante dans la mesure où la collecte optimale des recettes fiscales détermine en grande partie la réussite des politiques publiques des États. Elle leur permet de disposer d’un espace budgétaire conséquent pour la mise en œuvre des politiques de croissance inclusive », a-t-il ajouté. Le Conseiller technique du ministre sénégalais des Finances et du budget, Bassirou Sarr, explique la réussite du Sénégal par la mise en œuvre au sein des États membres de l’UEMOA d’importantes réformes fiscales afin de faciliter la mise en place des outils de collecte de recettes fiscales plus performants. «Les efforts doivent être poursuivis et renforcés afin de porter les recettes fiscales au moins à 20% du Pib, comme le recommande le dernier Pacte de convergence, de croissance et de stabilité adopté par l’Union, a indiqué Bassirou Sarr. Pour sa part, le commissaire chargé du département des politiques économiques et de la fiscalité intérieure à l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine, Mahamadou Gado souligne que la mise en œuvre de ces réformes ainsi que de bien d’autres initiées par les États membres ont permis d’améliorer le niveau global de collecte de recettes fiscales . Il renseigne que le taux moyen de pression fiscale de l’Union se situe à 13,8% en 2022. Cependant, il se réjouit que pour certains États, les résultats soient appréciables, notamment le Sénégal avec 18,2%, suivi du Burkina Faso avec 16,3%. « De manière spécifique, cette rencontre vise à présenter les meilleures performances des États membres par nature d’impôt recouvré. Mais aussi à identifier les bonnes pratiques en matière de mobilisation des principaux impôts (TVA, IS etc. ) et les erreurs à éviter dans la collecte des impôts; définir les bonnes pratiques en matière de gestion du personnel des régies financières afin de formuler des recommandations pour l’optimisation de la collecte des recettes fiscales au sein de l’Union », a décliné Mahamadou Gado, commissaire chargé du département des politiques économiques et de la fiscalité intérieure de l’UEMOA.
Par Lansana DIANDY