Le projet zone rouge 2KT pour l’identification de la stratégie pour une réduction significative, rapide et durable du fardeau du paludisme se poursuit. Par 2KT il faut entendre les régions de Kolda, Kédougou et Tambacounda. Un atelier de restitution des résultats sous la conduite du consortium de l’université Iba Der Thiam de Thiès a réuni des universitaires et des acteurs de la santé pour élaborer des plans d’actions de lutte contre le paludisme dans ces trois régions.
La prolifération du paludisme dans les régions de Kédougou, Kolda et Tambacounda(Zone 2KT) reste inquiétante pour les autorités sanitaires. Selon une étude réalisée en 2014, la zone polarisé 45% cas de paludisme. Actuellement 79% des cas et la moitié des décès viennent de ces régions.
« Il était urgent de prendre des actions nécessaires pour pouvoir comprendre les déterminants qui expliquent cette prolifération du paludisme dans cette zone« , a déclaré, Dr Sylla Thiam. L’ expert en santé publique et Chercheur à l’université de Thiès insiste sur l’approfondissement des recherches pour apporter des éléments de réponse à la maladie. A en croire le coordonnateur du consortium de recherche de l’université de Thiès des réalités socio-culturelles entraînent des difficultés pour ensevelir les eaux stagnantes. « C’est le cas à Kolda où les populations pensent que traiter ces eaux dans leur maison porte malheur à la famille. Ce qui fait que les eaux vont persister dans la maison et deviennent des facteurs de transmission. Donc, il faut trouver des stratégies pour pouvoir contourner ces croyances et régler le problème« .
Dr Thiam préconise une action concertée avec l’ensemble des acteurs et des parties prenants pour arriver à bout du paludisme dans cette zone.
Pour, le coordinateur National de Lutte Contre le Paludisme Dr Doudou, il faut impérativement réduire le fardeau du paludisme dans la zone sud du pays. Car « la situation de la zone de Kédougou, Tambacounda et Kolda reste une préoccupation majeure pour le ministère de la santé pour envisager l’objectif d’atteindre l’élimination à l’horizon 2030 ». L’étude du consortium de l’université Iba Der Thiam de Thiès avec l’accompagnement de Sanofi permet d’analyser les facteurs qui contribuent au maintien de cette forte morbidité et mortalité. « Comme, nous allons vers la révision de notre plan stratégique certainement, un renforcement des activités qui étaient en vigueur dans la zone vont être accélérer pour que le Sénégal soit au rendez-vous de 2030 », a fait savoir Dr Doudou Sène. Selon lui, Il y a énormément de facteurs qui sont parfois indépendantes du secteur de la santé comme l’assainissement, la forte mobilisation des populations dans les zones d’orpaillage que les autorités ne maîtrisent pas. « Il y a également des aspects transfrontalières, avec le Mali, la Guinée et la Gambie qui influencent beaucoup la lutte contre le Paludisme. Donc, il faut des approches multisectorielles et l’implication d’autres acteurs pour arriver à bout du paludisme » a-t-il préconisé. Cet atelier de restitution se poursuit sur deux jours à Dakar.
Lansana DIANDY