J’ai toujours jalousement gardé ces images prises avec vous en guise de souvenirs. Je me souviens encore de cette matinée de juin 2014 où nous étions venus effectuer une visite d’entreprise à l’actuel siège du Groupe Sedima. A l’époque, les travaux étaient en phase terminale et les bureaux en cours d’installation.
A la suite d’une visite guidée dirigée par le directeur technique d’alors, je me souviens encore de son nom un certains Monsieur Rattier, nous avions eu le privilège de nous entretenir en plénière avec vous pour vous écouter nous raconter de votre bouche votre succes story. Ce jour-là, devant des jeunes inquiets pour leur avenir incertain, face à des étudiants qui venaient fraîchement de finir leur master à l’université sans aucune idée sur leur future insertion, vous aviez tenu un discours fort étayés d’anecdotes poignants qui les avait tous rassuré.
Souvenez-vous M. NGOM, vous aviez profité de cette tribune
pour revenir sur votre riche parcours parsemé d’embûches. De A à Z, vous nous
aviez retracé votre parcours du combattant, les nombreuses péripéties que vous
avez eu à surmonter sans oublier les périodes de vaches maigres que vous avez
dignement affrontées pour pouvoir aujourd’hui bâtir cet empire familiale que
constitue la Sedima.
M. Ngom, aujourd’hui encore, d’ici je revois les visage radieux, la joie et la
confiance qui sortaient des yeux de mes camarades de promo. Au sortir de cette
rencontre avec vous, ils étaient tous rassurés et fiers de celui qu’ils
considéraient d’ors et déjà comme un modèle de réussite, ceux parmi eux qui me
lisent ne me dementiront pas.
Ce jour, je me rappelle même avoir pris la parole pour vous exprimer ma fierté et ma reconnaissance et jusqu’au moment où j’écris ces paragraphes, qu’importe ce qui se dit sur vous à tort et à travers, moi c’est cette image de self made man, de travailleur rompu à la tâche que je veux retenir de vous pour toujours. J’apprécie bien également le courage et l’abnégation de votre fille qui a su tenir le flambeau et gérer de mains de maitre votre riche leg.
Donc M. NGOM, comme vous l’avez compris, je suis un admirateur de l’ombre et je suis sûr que votre succes story a inspiré beaucoup d’autres jeunes de ce pays y compris même certains parmi ceux qui sont entrain de dénoncer le fait que vous voulez mettre le grappin sur les lopins de terres des pauvres paysans de Ndingueler.
M. NGOM, si l’aviculture est devenu un sous secteur très prisé par les jeunes sénégalais, si la profession « Baye guinar » jadis prédestiné aux villageois et autres populations défavorisées est aujourd’hui vu comme métier à part entière, nous le devons en grande partie à votre réussite et surtout votre détermination malgré les clichés et autres stéréotypes de la société sénégalaise.
Alors Monsieur Ngom, faites tout pour préserver cette
belle réputation que vous avez bâtie depuis des années pour que l’histoire
retienne votre nom à jamais. De grâce, lâchez l’affaire et laissez ces lopins
de terre insignifiants pour vous mais immensément grands aux yeux des paysans à
ces pauvres pères de familles qui n’ont que ça pour vivre.
Si vous le faites vous perdrez peut être un investissement matériel que vous
pouvez sûrement combler ailleurs mais en retour, vous gagnerez encore plus: le
respect des sénégalais et je vous assure Monsieur Ngom que votre réputation
vaut mieux que tout ce que vous pouvez gagner ici bas.
Pour terminer M. NGOM, nous savons tous que le capitalisme rime avec la recherche effrénée du profit mais en bon croyant nous devons nous départir de cette idéologie mesquine. Alors, je vous conseille de mettre en avant votre humanisme en renonçant à ces 75 ha au profit des vrais bénéficiaires car M. NGOM vous le savez mieux que moi ces terres appartiennent légitimement à ceux qui l’ont toujours exploitées même si malheureusement pour eux ils n’ont ni les moyens ni les relations pour détenir des documents légaux comme vous.
Enfin M. NGOM sachez que depuis que le monde est monde,
personne n’est devenu pauvre en donnant alors renoncez à ces terres et soyez
plus grand « wakh kate yi nenañ lo beugu bari lé deko jokhé ».
M. NGOM adouna amoul solo bayil mou sed.
Par Lahad DIAKHATE