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Émeutes 1er et 2 juin: Après les casses, le gouvernement fait face

Le gouvernement du Sénégal a fait face à la presse ce jeudi 15 Juin 2023, pour revenir sur les manifestations du 1er et 2 Juin qui ont occasionné officiellement, la mort de 16 personnes et occasionné des pertes économiques et dégâts matériels énormes. Accompagnés des Ministres, la position du gouvernement est ferme, l’État prendra ses responsabilités face à de tels dérives.

Contrairement au patronat Sénégalais qui estime les pertes à des centaines de milliards, l’État déclaré l’ouverture d’une enquête pour avoir une évaluation exacte des préjudices subis. Le Premier ministre amadou BA, accompagné des ministres des Forces Armées, de la Justice, de l’Intérieur et du Porte-parole du gouvernement ont fait le point sur la situation sociopolitique du pays. D’emblée, Le Premier Ministre de revenir sur la cause des  récents évènements douloureux,  « ces manifestations font suite au verdict prononcé lors du procès opposant Monsieur Ousmane Sonko à Mademoiselle Adji Sarr portant sur une accusation de viol et de menace de mort, précédé par les appels du leader du parti PASTEF à un « mortal combat », à la résistance ». Ce qui selon lui « ont entraîné au-delà des pertes en vies humaines des dégâts pour le moment inestimables. Le pays a été bloqué pendant deux jours, les commerces paralysés, des biens vandalisés alors que les Sénégalais préparent activement la célébration de la plus grande fête du pays, la Tabaski. Le Premier ministre qui a effectué une visite de terrain à la veille de cette conférence parle d’un constat affligeant.  » j’ai visité le chantier du BRT le spectacle est affligeant. Il en est de même pour l’Université, ce temple du savoir dont les espaces académiques ont été profanés. Le préjudice économique, financier, émotionnel et réputationnel subi par la nation est inestimable« .  A cet effet, Amadou BA  d’annoncer que « des enquêtes sont ouvertes pour déterminer les causes des décès et situer les responsabilités. Les violences notées, les destructions de biens publics et privés ont des répercussions négatives et un coût considérable, qui mettent en péril les emplois, les entreprises locales, tout comme les partenaires de pays amis et l’activité économique en général ».

Des dégâts incalculables, pas encore d’évaluation

Le Président Macky Sall avait instruit  au gouvernement, lors du Conseil des ministres du 7Juin 2023, de faire le bilan exhaustif des pertes économiques et dégâts matériels causés pour avoir une évaluation exacte des préjudices subis, pour le moment pas de bilan disponible. « Une évaluation est en cours pour estimer l’ampleur des pertes matérielles afin de déterminer les mesures à prendre au profit des entreprises, et les mécanismes de soutien appropriés pour l’ensemble des victimes de ces événements« , a déclaré Amadou Ba.

Préparation de la Tabaski et les risques d’inflation

Plusieurs lieux de commerce ont subi la furie des manifestants occasionnant ainsi des craintes par rapport à l’approvisionnement correct du marché a quelques jours de la célébration de la fête de Tabaski. Selon le ministre du commerce, Abdou Karim Fofana, contrairement aux émeutes de Mars 2021, « ce  ne sont pas les multinationales qui ont été affectées, ce sont des commerçants Sénégalais qui ont le plus perdu. Quand on parle de ces multinationales c’est des produits sénégalais à plus de 67% qui s’y trouvent ». Il ajoute que  pour l’instant ils n’ont pas noté de difficulté majeure sur l’approvisionnement du marché mais le prix de certaines denrées ont connu une légère hausse. C’est le cas de l’oignon qui,  en une semaine,  est passé de 300 à 500 F CFA le kilogramme. Abdou Karim Fofana a annoncé l’ouverture du marché aux importations en cas de nécessité. Pour les moutons, le Premier ministre estime que le marché est excédentaire avec 30.000 moutons à la même date de l’année 2022.  « Mais il y a un déficit à Dakar à cause de ces manifestations d’une part et d’autre part de la stratégie des éleveurs qui préfèrent venir à Dakar à la dernière semaine avant la Tabaski compte tenu du coût de la vie chère dans la capitale sénégalaise » a-t-il rassuré. Depuis le weekend, il n’y a pas moins de 4 mille moutons qui entrent à Dakar tous les jours, où la demande est de 290.300 moutons », a précisé le PM.

Lansana DIANDY et Abibou MBAYE

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