NMA, FKS, Grands Moulins de Dakar, Sedima sont les entreprises qui sont appelées à aller à la rescousse du bétail en cette période de pandémie. Une enveloppe de 3 milliards de francs cfa du Gouvernement Sénégalais est consacrée à la production d’urgence d’aliment. Ces entreprises ont une semaine pour mettre à disposition près de 8.471 tonnes d’aliment de bétail et de volaille, dans le cadre du Plan de résilience économique et sociale du gouvernement face à la pandémie de Covid-19.
Constat dans les usines de production d’aliment
L’urgence était telle que le Ministre de l’élevage s’est déplacé dans les différentes entreprises pour constater de visu le rythme de production de l’aliment de bétail et de volaille destiné aux éleveurs du Sénégal. Nouvelle Minoterie Africaine, NMA le Groupe de Feu Ameth AMAR, première étape. Ici la direction ne badine pas avec les dispositions sanitaires. Avec un quota de plus de 2000 tonnes d’aliments, les activités qui étaient au ralenti reprennent leur cours normal. Déjà, des centaines de camions sont mobilisés pour cette opération de sauvegarde du bétail. Claude Demba Diop Directeur Général-adjoint du Groupe NMA face au Ministre de l’Elevage et des Ressources Animales de « remercier l’Etat Sénégalais pour cette initiative à l’endroit des éleveurs, car cette situation est extrêmement difficile pour les éleveurs qui sont dans une situation de détresse ».
NMA de prendre des engagements, « nous avons un quota de 2176 tonnes d’aliment de bétail et de 167 tonnes d’aliment de volaille. Cette situation compliquée a ralenti le rythme de production de ces entreprises selon ce responsable de NMA « toutes nos activités ont connu une baisse et cette dotation va permettre de doper la production et permettre à toute cette population de travailleurs de reprendre espoir ». Une bouée de sauvetage qui a poussé les responsables de NMA « à saluerl’initiative prise par le Chef de l’Etat de doter le secteur de l’élevage de 2 milliards ».
Des engagements sont pris sur place concernant le groupe NMA qui s’est fixé comme délai une semaine pour procéder à la distribution de cette commande de l’Etat à travers tout le Sénégal. Il s’agira pour ce représentant de NMA, « des quotas à distribuer dans les régions les plus reculés du pays, au sud à Oussouye, les zones de Matam, Linguère, à Diourbel, Mbacké, Louga, Podor, Dagana »
Après NMA, direction le groupe SEDIMA, ici c’est le même dispositif sanitaire qui est mis en place à l’entrée. A l’intérieur de l’Usine, des dizaines de camions sont déjà chargés. Dans cette entreprise, la commande du ministère de l’élevage a également dopé la production. Et dans les unités de production, les machines tournent à plein régime. L’objectif est de livrer 1295 tonnes d’aliments de bétail et 500 tonnes d’aliments de volaille.
Au groupe SEDIMA, la livraison a déjà démarré au passage du Ministre dans les locaux. Toutes les dispositions sont prises pour le respect du délai de 15 jours.
Même constat à FKS, ici aussi tous les dispositions sont prises pour livrer les 2300 tonnes. FKS est une usine de farine, d’aliment de bétail et de volaille. Situé sur la route de Rufisque. Cette société est la dernière usine issue de l’initiative d’une famille Turque qui veut jouer sa participation dans ce domaine déjà occupé par des Sénégalais à la riche expérience avérée dans ce secteur.
Au Grands Moulins de Dakar, tout va vite. Une production importante a permis de mobiliser des dizaines de Camions. Comme pour montrer que les camions sont prêts à acheminer l’aliment de bétail.
Après avoir visité toutes ces usines spécialisées dans la production d’aliment de bétail et de volaille, le constat est unanime, « Cette visite a permis au ministre de l’élevage et des Productions Animales de constater le démarrage des opérations. Au total, 3 milliards de FCFA sont mobilisés pour accompagner toutes les filières du secteur de l’élevage dans ce contexte de Covid19. Cette enveloppe permettra de produire jusqu’à 8471 tonnes d’aliments de bétail et plus de 666 tonnes d’aliments de volailles qui seront distribués par des commissions indépendantes.
Les représentant des Eleveurs satisfaits…
Dans cette visite de terrain, les représentant des Eleveurs ont pu constater eux-mêmes l’exécution de ce programme d’urgence. C’est le cas de Aliou Debourou SOW Président du Conseil Départemental de Ranérou Député à l’Assemblée Nationale et Président de la Convergence des Eleveurs pour l’Emergence. Pour lui, «cette initiative s’ajoute à d’autres qui ont été mises en œuvre et qui entre dans le sillage de l’opération de sauvegarde du bétail. L’élevage étant un secteur par excellence, où les déplacements vers les loumas sont les seules sources de revenus il est malheureusement constaté que le Covid -19 a fini de mettre un terme à ces activités génératrices de revenus pastoraux. La fermeture de louma est un coup dure au secteur, regrette M.SOW. Au-delà d’une simple subvention de l’Etat, il estime que cette mesure vise à desserrer un peu l’étau afin de permettre aux éleveurs de pouvoir reprendre le chemin des Loumas ou marchés hebdomadaires afin de pouvoir anticiper sur les évènements comme la Korité voire la tabaski ou la demande en bétail est très forte.
Cette initiative est selon un autre représentant des Eleveurs, Ismaïla SOW « une occasion de faire en sorte que l’aliment de bétail arrive à la base, c’est à dire chez les éleveurs les plus impactés par le Covid-19 ». En tant que Président du Conseil National de la Maison des Éleveurs du Sénégal, M.SOW de souligner le solide partenariat avec les entreprises choisies pour exécuter ce programme. Il a révélé que « depuis le 15 mai 2009 un partenariat lie les Grands Moulins aux éleveurs avec une réduction de 7% sur les prix. Cette convention nous permet de recevoir jusqu’à 400 tonnes d’aliment par mois des Grands Moulins. C’est sur cette lancée que s’est inscrit également NMA.
L’Etat veille au grain
Le Ministre de l’Elevage et des Productions Animales Samba Ndiobène KA a voulu adopter une démarche participative en impliquant tous les acteurs. C’est dans ce sillage « qu’une collaboration est scellée avec toutes les organisations d’éleveurs du Sénégal pour la mise en place de l’Appui en aliment de Bétail acquis dans le cadre du Covid19 ». Il a par ailleurs précisé que « toutes les entreprises évoluant dans le secteur de l’aliment de Bétail sont impliqués ». En visitant les différentes entreprises NMA, Sédima, FKS, Grands Moulins on a pu se rendre compte que tout l’aliment de bétail sera disponible dans les différents départements. Tous les 45 départements vont recevoir leurs quotas dans moins de deux semaines. Donnant des précisions sur les prix, le Ministre d’annoncer que « l’aliment Bétail Covid -19 sera accessible et abordable, « le sac de 40 Kg sera cédé à 2000 Frs soit une subvention de plus de 76%. L’Etat a pris des garde-fous afin que l’aliment subventionné arrive à leur destinataire. A côté des commissions chargées de distribuer cet aliment, la gendarmerie, la police et la douane seront intégrées afin d’éviter des détournements d’objectif afin que tout le processus se passe de manière participative, transparente et inclusive a rassuré M.KA.
La Répartition de l’enveloppe
Cette enveloppe destinée à l’élevage est répartie comme suit selon le Ministre de tutelle, « 1milliard 800 millions de francs cfa destiné à l’acquisition d’aliment de bétail et 200 millions pour l’aliment de Volaille » . La clé de répartition est motivée par le fait que « l’aviculture est un secteur pourvoyeur d’emplois pour les jeunes Sénégalais. C’est la première fois que le secteur avicole reçoit un appui de cette envergure. Une enveloppe de 3 milliards de francs CFA. Cet appui conséquent est une première injecté dans le secteur avicole a souligné Samba Ndiobène KA.
Un secteur impacté
L’impact du Covid-19 dans le secteur de l’Elevage est ressenti dans les difficultés rencontrées par les éleveurs à se rendre dans les marchés pour écouler leur bétail. Si les restrictions aux déplacements sont mêlées au manque de vivres et de liquidités, les éleveurs risquent de vivre des périodes sombres. Une situation qui peut facilement mettre à terre le secteur. Par ailleurs, le secteur avicole est impacté ces temps-ci, car sur le marché il y a une mévente de poulets de chaire. A ce propos les acteurs sont entrain « de chercher des stratégies en rapport avec le ministre du Commerce pour voir les mesures à adopter notamment dans la congélation et le stockage.
Les assurances pour la tabaski
La pandémie n’a pas empêché de se projeter sur la Tabaski car on espère une accalmie d’ici quelques mois. Pour ce faire, dira le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Samba Ndiobène Kâ, « l’Etat en tant que facilitateur est entrain de voir comment anticiper sur l’offre qui sera disponible pour la tabaski. L’existent sera recensé avant de se pencher sur l’importation de moutons ». En rapport avec le Ministre de l’intérieur, des facilitations seront trouvées pour les grands éleveurs afin de leur permettre d’aller s’approvisionner en mouton. Le Ministre a par ailleurs rappelé que « lors de la Tabaski 2019, le Sénégal avait importé environ 237.000 moutons, selon des statistiques de la Direction de l’élevage.
Il a aussi annoncé que son ministère était en train de voir avec le ministère de l’Intérieur, en relation avec celui des Forces armées et tous les services concernés, comment faciliter la mobilité surtout aux grands éleveurs et importateurs’’, pour favoriser l’approvisionnement du pays en moutons.
Par Habib MIMRAN
Covid-19, au-delà des êtres humains, penser au bétail !
Jusque-là, ce ne sont que les humains qui sont atteints du Coronavirus. La science n’a pas encore démontré le contraire. Depuis le berceau de la pandémie à Wuhan en Chine on a beaucoup épilogué sur l’origine de la maladie. Est-ce l’œuvre du pangolin ce petit mammifère très prisé en Asie pour sa viande et ses écailles, ou d’un autre animal inconnu ? Oubien, serait-il une erreur de manipulation d’un virus sorti par inadvertance ou par négligence des laboratoires Chinoises ? Les accusations « peu fondées ou pas » de Donald TRUMP contre la Chine restent toujours à vérifier. Loin de cette querelle géopolitique des grandes puissances, le continent Africain moins impacté, à des défis à relever. Pas des moindres. Le secteur de l’Elevage certes impacté, n’en est pas moins épargné. L’aide apporté aux populations en matière de vivres est certes salutaire mais ne doit pas occulter l’assistance aux éleveurs pour leur bétail. Au Sénégal cette donne n’a pas échappé aux autorités. A défaut du Pangolin, nous avons notre cheptel composé d’ovins, ovins, caprins, porcins, camélidés qui peut nous nourrir même si on risque de mourir de Coronavirus. Qu’à cela ne tienne, nous devons tout faire pour préserver ce cheptel et lui apporter toute la nourriture et l’alimentation nécessaire à sa survie. Le Covid-19 ne peut pas nous tuer et tuer notre bétail. Si notre cheptel est décimé par la faim, nous risquons de mourir doublement, et de la maladie et de la faim. Sauvons notre bétail c’est nourrir l’espoir de continuer à vivre plus longtemps avec le virus comme l’ont recommandé les autorités. Et les 3 milliards d’aliment de bétail auront un impact réel. Autrement dit, pour le bétail, un remède miracle.
H.M