Murid Institute lance le débat sur le leadership et la bonne gouvernance dans les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba:

La ville Saint de Touba a abrité une rencontre de haut niveau sur le leadership et la bonne gouvernance dans les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba. L’atelier est à l’initiative de Murid Institute. Il a pour objectif de « définir le portrait-robot d’un bon leader en tirant ses caractéristiques des valeurs islamiques, des enseignements et de la vie des grandes figures de notre pays, notamment Cheikh Ahmadou Bamba », dans ce contexte pré-électoral.

« Nous avons réuni d’éminents intellectuels, aux profils divers et variés  pour pousser la réflexion afin d’asseoir une société à l’image de nos croyances », indique Imam Khadim Ndiaye de Murid Institute selon qui, « le modèle de gouvernance depuis l’indépendance n’a pas résolu nos problèmes de développement socioéconomique ». L’imam constate aussi que depuis cette époque, les dirigeants ont toujours déçu les populations. Cette journée de réflexion dans la ville sainte de Touba, a permis de définir « le portrait-robot d’un bon leader » pour l’élection présidentielle du 25 Février 2024.  « Nous demandons aux populations de choisir le profil qui répond à ces valeurs à savoir, les recommandations du Saint Coran, les enseignements du prophète Mohamed (PSL) et de ses compagnons mais aussi ceux des guides religieux de notre pays comme Cheikh Ahmadou Bamba », argue t-il. D’après Imam Ahmad Dame Ndiaye, Président de la Ligue des Imams et Prédicateurs du Sénégal l’islam à travers le Saint Coran et les hadiths a déjà réglé la question du leadership et de la bonne gouvernance. Pour lui « la question qu’on doit se poser est le pourquoi depuis l’indépendance on arrive pas à avoir de bons leaders ». Poursuivant sa démonstration, l’Imam d’affirmer, «Dans cette élection présidentielle, ce que nous cherchons, c’est le meilleur homme, ce que Serigne Touba appelait l’homme idéal ». Pour sa part,  l’enseignant chercheur de l’Université Cheikh Anta Diop, Dr Khadim Bamba Diagne se réjouit de l’initiative de Murid institute qui vise à assoir une bonne gouvernance dans les affaires publiques. Il explique que les prophètes sont des exemples d’inspiration pour incarner le leadership et la bonne gouvernance. Pour illustrer ses propos, il rappelle les enseignements de cheikh Ahmadou Bamba, qui dès son retour d’exil avait pardonné à ceux qui lui avaient causé du tort. « Quand le Cheikh a lancé en 1917-1918, les grands travaux de construction de la communauté mourides, il avait appellé à la contribution de tous. Ceci montre que nous devons adopter ce mode de vie de la communauté mouride si nous voulons être libre financièrement et indépendant »,  déclare l’universitaire.

Se départir du système

Ayant pris part à cet atelier, Élimane Haby Kane, président de LEGS Africa, propose aussi, la refonte de notre système politique qui repose sur le modèle occidental. À l’en croire, le système politique actuel du Sénégal est très loin de la finalité du leadership et de la bonne gouvernance qui consiste à répondre aux aspirations des populations. « Nous avons des sources impérissables à commencer l’ héritage spirituel, les textes sacrés et les contributions des différents érudits fondateurs de cette société sénégalaise basé sur un certain nombre de valeur traditionnelles comme la charte du manding qui datait du 13iem siècle ». Un argumentaire pas loin de celui du Pr Djiby Diakhaté qui propose « un retour à nos traditions et cultures pour assoir les véritables bases d’une gouvernance ». Le Sociologue de poursuivre, « Nous nous sommes rendus compte que dans nos sociétés traditionnelles il y avait un système de guidance qui mettait le respect de l’humain au centre du dispositif », constate le sociologue. Un viatique pour servir  de guide a été élaboré avec comme objectif de rappeler quelques principes afin « de nous permettre de faire le bon choix lors des élections en général et plus particulièrement la présidentielle de 2024 ». À ce niveau le Professeur Djiby Diakhaté estime qu’il y a un travail de recherche à faire par les différents candidats et aussi s’engager à adapter un type de conduite aux réalités socio-culturelles.

Lansana DIANDY et Moustapha MBAYE

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