L’exploitation abusive des carrières n’est pas sans conséquence sur les ressources notamment avec le développement du secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP). La forte dynamique d’urbanisation créé un besoin important en matériaux de construction dans toutes les régions du Sénégal, entraînent ainsi une tension sur les matériaux et sur l’espace. C’est dans sens que le ministère des mines et de la Géologie, à travers la direction des carrières compte élaborer, en réunissant, ce mardi 05 Mars, toutes les parties prenantes pour une stratégie nationale dans le secteur des carrières.
Le développement du secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP) et la forte dynamique d’urbanisation ont créé un besoin important en matériaux de construction dans toutes les régions du Sénégal. Cette situation a entraîné une raréfaction ou l’épuisement progressive de certains matériaux utilisés dans la construction d’infrastructures. « Dans ce contexte de tension sur les matériaux et sur l’espace, plusieurs difficultés ont commencé à se faire ressentir dont les plus importantes sont la raréfaction du basalte dans la moitié occidentale du Sénégal, l’épuisement des réserves connues de latérite, de sable dans certaines régions, la faible valorisation de certains matériaux, etc. » prévient, Ibrahima Gueye, secrétaire général du ministère des mines et de la Géologie qui a présidé au nom du ministre Oumar Sarr, l’Atelier sur « l’État des lieux et diagnostic du sous-secteur des carrières ». Cet atelier a pour objectif de partager le contenu du livrable n°2 intitulé « Etat des lieux et diagnostic du sous-secteur des carrières » avec toutes les parties prenantes clés pour, ensemble, analyser et enrichir le projet d’élaboration de la mise en œuvre de la stratégie nationale de gestion des carrières. Il vise également à analyser le cadre législatif, réglementaire, institutionnel du sous-secteur des carrières, les procédures administratives, la prise en compte des enjeux territoriaux et la transparence dans la gouvernance mais aussi le niveau de connaissance des ressources, le dispositif de promotion de la valorisation des substances de carrière et les résultats du secteur ainsi que la contribution du sous-secteur au budget de l’Etat, au Contenu Local et les mesures et dispositifs de protection de l’environnement, la gestion des rejets, haldes et terrils, la promotion de l’hygiène, de la santé et de la sécurité au travail. Le rapport de l’état des lieux et de diagnostic du sous-secteur des carrières indique que dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Sénégal Émergent (PSE) à l’horizon 2035, l’État du Sénégal a lancé plusieurs travaux dans les domaines autoroutier, routier, portuaire, ferroviaire, des logements sociaux entre autres. « Un volume plus important de projets doit être réalisé dans les trois prochaines phases du PSE. La réalisation de ces projets nécessite la mobilisation d’importantes quantités de matériaux de construction (basalte, quartzite, calcaires, latérites, sables, silex, etc.) créant ainsi un développement rapide de l’exploitation des carrières, une compétition de plus en plus rude entre les différents usagers de la terre (habitat, exploitation de carrière, agriculture, élevage, etc.) pour l’occupation de l’espace », Souligne M. Gueye. Le cabinet Géomin en charge de l’étude sur l’état de lieux des carrières révèle que la production des substances de carrière dont le calcaire, le basalte, la latérite, le sable, le silex, le grés et l’argile s’est positionnée comme un véritable moteur du développement économique entraînant ainsi une augmentation de la demande en matériaux de construction notamment le basalte, la latérite. Le rapport indique que la production du basalte est passée de 1 052.285 m³ en 2018 à 3.071.818 m³ avant de baiser à 2.528.738 m³ en 2022.
Lansana DIANDY