Comme à l’accoutumée, les premières semaines du mois d’octobre sont dédiées à la prévention routière. Lancée ce mardi 10 Octobre, la semaine Nationale de prévention routière est célébrée sous le thème : « Quel plaidoyer pour une sécurité durable au Sénégal ». La rencontre initiée par l’Agence Nationale de Sécurité Routière(ANASER) a réuni des acteurs du transport, des forces de défense et de sécurité et des compagnies d’assurance.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), au Sénégal, près de 27 000 personnes sont victimes d’accidents sur la voie publique chaque année, dont 11 000 sont enregistrés à Dakar. Cette tendance reflète celle de la Région africaine. Alors qu’elle ne représente que 3 % du nombre total de véhicules immatriculés, la Région compte 20 % des décès par accident de la route dans le monde, avec près de 272 000 décès. De plus, elle a le taux de mortalité routière le plus élevé avec 26,6 pour 100 000 habitants alors que pour le Sénégal, la moyenne est 600 décès par an. Un bilan macabre qui pourrait être revue à la hausse avec notamment deux accidents meurtriers faisant près de 70 morts et de centaines de blessés, en début année. Ces accidents occasionnent également des dégâts matériels inestimables. C’est fort de ce constat que le gouvernement du Sénégal compte mener le plaidoyer pour une sécurité routière durable. L’État a pris de nouvelles dispositions réglementaires avec la Loi 2002-04 du 15 Avril 2022 portant code de la route. D’après Le lieutenant de police, Mansour Faye, chef de la division des affaires judiciaires de Direction de la Police judiciaire, les forces de défense et de sécurité doivent être renforcer en effectifs et en moyens matériels « pour assurer une circulation sans entrave à tous les usagers de la voies publique ».
Impacts Économiques
Pour El Hadji Abdou Karim Seck, conseiller technique de Alassane Ndoye, Secrétaire Général du Syndicat des travailleurs des transports routiers du Sénégal, « réduire les accidents, une mission de développement économique et humain ». « Les conséquences sont très nombreuses et cette situation impacte non seulement notre économie, mais aussi notre dividende démographie. Les accidents réduisent notre taux de croissance de près de 05%. Cela nous coûte plus de 170 milliards de nos francs » fait savoir El Hadji Abdou Karim Seck.
Les assurances
Les assureurs sont des acteurs majeurs de la circulation mais aussi et surtout garants des réparations diverses des conséquences dommageables des accidents. Le Directeur général, Momar Seck non moins membres de l’AAS, explique que des innovations sont en cours pour la dématérialisation des procédures d’assurance et déclaration d’accident jusque-là lourdes, dans le but de protéger la victime. « En cas de sinistre décès ou de blessure, la loi fixe des délais à l’assureur pour qu’il fasse des offres de paiement, et des délais pour les paiements. Le non-respect de ces délais par l’assureur l’expose à des sanctions qui peuvent se traduire par des pénalités, des suspensions des dirigeants ou des sanctions à l’encontre de la société. » C’est un combat quotidien, sans relâche, pour sauver des vies, pour éviter des accidents de la circulation, pour améliorer la sécurité de nos routes » dira Mor Adje Président de la Nouvelle prévention routière. Du côté de l’Association des assureurs du Sénégal, représentée par son Directeur Exécutif, Mactar Faye, il est revenu sur les mesures concrètes qui pourraient radicalement changer la donne. A l’en croire, il s’agit « de la prise de conscience nationale, en priorité celle des décideurs et le rôle de l’État dans le système ». Sur le plan sociologique, « il y a une dislocation de la matrice traditionnelle établie par la société due au triomphe de l’individualisme et du matérialisme », renseigne le Professeur Djiby Diakhaté. Il ajoute que « cette rivalité qui se développe au niveau de la société a tendance à se retrouver au niveau de la circulation ». L’enseignant précise le retour aux valeurs de la spiritualité qui selon lui va conduire au respect du code la route.