Le FIMF, la meilleure garantie pour financer les Tout Petits Crédits-

Trois questions à… Mr Ndiamé NDIAYE Directeur Général du Fonds d’Impulsion de la Microfinance(FIMF)

Le Fonds d’Impulsion de la Microfinance(FIMF) a été au cœur du GSEF 2023. Non seulement son stand ne désemplissait pas, mais surtout son directeur faisait partie des animateurs d’un des nombreux panels de cette rencontre mondiale. Encadrement et financement des institutions financières en forme de Tout petits crédits, le FIMF a fini d’en faire  son cheval de bataille.  Sa force de frappe se mesure à l’aune des milliers de personnes bénéficiaires de son appui, hommes, femmes et jeunes dont les financements ont fini de booster les activités.  Le Journal de l’Économie Hebdo l’a rencontré durant le Forum pour l’Économie Sociale et Solidaire. Entretien:

Pouvez-vous revenir sur la place du Fonds d’impulsion de la Microfinance dans ?

« C’est grâce à l’intervention du FIMF(… )que beaucoup de ces structures n’ont pas fait l’objet de retrait d’agrément par le ministère des Finances et la Banque centrale … »

Le Fonds d’Impulsion de la Microfinance est créé par décret, 2005-878 du  03 octobre 2005, est considéré par les acteurs, et ce sont les acteurs qui le disent, comme une structure d’appui et d’encadrement de référence, dans la mesure où c’est la seule structure de l’État, pour le secteur de la microfinance qui est dans l’appui et l’encadrement, les autres structures sont beaucoup plus axées dans l’assistance financière. Le FIMF quant à lui, est dans l’assistance technique, dans l’accompagnement et dans l’encadrement des institutions de microfinance, des acteurs du secteur de la microfinance, aussi bien les cibles indirectes que les cibles directes. Les cibles directes, ça veut dire les instituts de microfinance, le personnel technique en ce sens, qu’ils sont renforcés sur le plan de leur capacitation, en ce sens également que les institutions de microfinance, les systèmes financiers décentralisés sont renforcés sur le plan opérationnel, sur le plan technique et accessoirement sur le plan financier. Sur le plan technique, de 2012 à maintenant, nous essayons de mettre à niveau les institutions de microfinance de petite taille qu’on appelait « isolées », mais moi je n’aime pas le terme « isolées » parce que c’est péjoratif. Ce sont des institutions à part entière donc, du dispositif de l’écosystème dans le secteur de la microfinance et de l’écosystème financier. Le secteur financier plus globalement. Ce sont des institutions de petite taille certes, mais qui ont un rôle important dans l’inclusion financière et sociale des populations et surtout  dans la politique de territorialité de Monsieur le Président de la République Macky SALL.

Quelles sont les zones d’intervention du FIMF et ses cibles ?

« Les Institutions de microfinance ont plébiscité le FIMF comme instrument d’accompagnement de référence »

En effet, par rapport à l’équité, le FIMF est beaucoup plus concerné par les structures qui sont en zone frontalière et dans les zones rurales, à Kédougou par exemple, à Kolda, à Matam, à Kaolack, à Thiès, à Saint-Louis. Nous intervenons auprès des institutions de petite taille et c’est grâce à l’intervention du FIMF et depuis 2018 que beaucoup de ces structures n’ont pas fait l’objet de retrait d’agrément par le ministère des Finances et la Banque Centrale. Le FIMF leur a permis d’assurer une certaine viabilité dans le cours et le moyen terme en les mettant à niveau par l’acquisition de systèmes d’information qui est une exigence des autorités de supervision, la Banque centrale et le ministère des Finances, par la capacitation des membres dirigeants. C’est un système coopératif, la Mutualité, qui est également une exigence des autorités de supervision et surtout l’assainissement sur le plan comptable. Ce qui leur a permis d’avoir de meilleurs outils pour un meilleur pilotage des institutions qu’ils dirigent. Et on peut citer quelques exemples, depuis 2018, il y a eu plus de 26 modules de formation qui ont été dispensés, plus de 300 dirigeants et personnels techniques ont été formés. Sur le plan de la dotation en termes de système d’information et également de matériel informatique, une trentaine de SFD a pu bénéficier des appuis de l’État à travers le Fonds d’Impulsion de la Microfinance. Donc voilà pourquoi les Institutions de microfinance ont plébiscité le FIMF comme instrument  d’accompagnement  de référence.

Quelles sont les attentes du FIMF et les perspectives au sortir du GSEF ?

« le Programme de son Excellence le Président de la République, en juillet 2022 par une dotation spéciale d’un montant d’1 milliard de francs CFA, a permis de financer les commerçants et tabliers de la région de Dakar des 5 départements de la région de Dakar. Cela avait permis de financer 6800 personnes. Et sur ce milliard, le FIMF avait supporté à hauteur de 100 millions les frais d’accès »

Alors, les attentes du FIMF, c’est de pouvoir dérouler. Dès que son Excellence le président de la République a bien voulu consacrer l’économie sociale et solidaire en un département plein depuis 2017, le FIMF a un peu changé de paradigme. Il y a les deux sous-secteurs de la microfinance et le secteur de l’économie sociale et solidaire. Et la microfinance étant un levier important, sinon peut-être même le plus pertinent pour promouvoir l’économie sociale et solidaire, le FIMF à juste titre, s’est ajusté dans sa stratégie. Nous avions eu un premier plan stratégique de déroulement élaboré en 2018 et en 2020, le 2ème nous a permis d’élaborer des programmes. Il y a le programme de valorisation des ressources locales qui est carrément orienté « Économie sociale et solidaire » et qui concerne trois régions, principalement les régions de Thiès, Saint-Louis et Fatick. Et c’est la valorisation des ressources locales qui est recherchée à travers ce programme évalué à 7 milliards de francs CFA et qui a déjà fait l’objet également de validation technique par le ministère en charge de l’Économie. D’ailleurs, il est dans le pipeline pour la recherche de partenaires pour pouvoir le financer à hauteur de 7 milliards. Pour la phase pilote, qui concerne donc Saint-Louis, Fatick et Thiès pour un montant global de 7 milliards, un deuxième programme a fini d’être élaboré, qui est déjà transmis à Madame la Ministre pour sa transmission à son homologue de l’Économie pour une évaluation et prise en compte dans les politiques de l’État dénommé PAFI, le Programme d’Appui des Femmes et des jeunes pour les Initiatives Économiques et qui concernent une couche vraiment vulnérable. Cette phase-pilote est évaluée à 3 milliards pour les régions Sud, Sud-Est pour les cinq régions de Ziguinchor, Sédhiou, de Kolda, Tambacounda et de Kédougou. En ce qui concerne cette phase, on s’est dit que les filets sociaux, c’est bien, la Bourse de sécurité familiale, c’est une très bonne chose, mais puis que l’État ne peut pas tout faire pour aider ces populations, les insérer de façon sociale et économique dans le tissu, est meilleur. Il s’agit de le pérenniser en faisant en sorte que les 25.000 frs qu’ils reçoivent tous les trois mois, à titre de consommation, on a réfléchi sur un système qui pourrait leur permettre de pérenniser et d’avoir des ressources sous forme de caution ou de garantie. C’est de voir comment avec ces bourses, pouvoir accéder à des crédits au taux de 2,5 % TTC maximum. Dans le programme une partie des taux qui est à 5% est bonifié à 50% et ce programme devrait toucher 10.000 personnes dans ces localités et devrait durer 3 ans dans sa phase pilote pour un coût global de 3 milliards. Voilà pour l’Économie sociale et Solidaire. Pour ce qui est du Forum, il nous a permis en l’espace de deux jours d’enregistrer pas moins de 80 personnes qui sont venues s’inscrire pour avoir des informations ou pour être orientées vers des institutions de microfinance ou pour disposer de conseils d’ordre pratique. J’ai reçu des représentants des collectivités territoriales comme le Maire de Dinguiraye, l’adjoint au Maire de Sam-Notaire Guédiawaye pour des questions d’ordre pratique. J’ai reçu aussi des groupements et d’autres couches de la population pour des orientations. Même si le Financement revient tout le temps, pour que le FIMF puisse financer, avec le Programme de son Excellence le Président de la République qui avait, en juillet 2022 par une dotation spéciale d’un montant d’1 milliard de francs CFA, financé les commerçants et tabliers de la région de Dakar, des 5 départements de la région de Dakar. Cela avait permis de financer 6800 personnes. Et sur ce milliard, le FIMF avait supporté à hauteur de 100 millions les frais d’accès. il y a eu un impact direct parce que les tabliers qui ne pouvaient pas bénéficier de prêt dans les Institutions de microfinance ont pu bénéficier de crédit entre 25.000 frs et 500.000 frs avec un taux ttc de 6%. Les frais d’accès, d’ouverture de compte ont été pris en charge par le FIMF, parce que quelqu’un qui veut ouvrir un compte on lui demande 15.000 frs et son besoin de financement est de 25.000 F, il ne pourra jamais y accéder ou être bancarisé. Le FIMF avait tout supporté (frais d’ouverture de compte, apport pour le nantissement du crédit, frais de garantie), et le taux a été bonifié à 6% ttc dont 1% devrait revenir aux délégués de marché. En principe c’était 5% mais les 1% devrait revenir aux commerçants pour leur permettre d’avoir une petite caisse pour gérer certaines questions sur le plan social au niveau de leurs marchés respectifs et cela concernait 116 marchés de la région de Dakar et impactait 6800 personnes pour un coût global de 1 milliard.

Propos recueilli par Mor Talla DIOP

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