D’après les prévisions des spécialistes, en tenant compte de la période d’incubation généralement admise de 14 jours et de la fermeture des frontières, notamment aériennes, le flot des indésirables cas importés devrait tarir et être nul cette semaine.
Ça, ce sont des prévisions théoriques comme dans toute surveillance épidémiologique. Mais, cet espoir ne doit guère inciter au relâchement, occulter les inconnues et abaisser la vigilance car, il n’existe pas de certitudes scientifiques absolues sur ce nouveau corona virus, ce qui rend difficile la définition d’un intervalle de confiance autour de la valeur réelle du phénomène. Autrement dit, quelle est la fiabilité, la marge d’erreur de cette projection relative aux importations de cas?
Ce qui, par contre, ne fait aucun doute est qu’en dehors de l’épicentre, l’évolution de la pandémie comporte, en gros, trois étapes. Il y a le premier cas, venu d’ailleurs, communément appelé patient zéro. Ensuite se met en marche la chaîne de contamination avec les contacts de la personne positive. Et pour boucler la boucle, arrive la période redoutée de l’essaimage dans les communautés, avec des infections impossibles à rattacher à une origine connue.
Survient alors une perte de clarté dans le suivi. Un brouillage dans le monitoring et la traçabilité. Une situation inquiétante, objectivement difficile à gérer si elle se produit.
Au QG de la riposte, les premières alarmes au tableau de bord avertissent de la proximité du seuil d’incontrôlabilité. Seuls la prudence et le respect des recommandations permettent d’espérer ne pas en arriver à la rupture d’un équilibre de plus en plus fragile.
Il s’agit, essentiellement, de l’affaire de la collectivité. Moins qu’une question médico-sanitaire, c’est d’abord une manière d’être, inconsciente qui appelle d’urgentes ruptures psycho-sociales et anthropologiques.
Par Oumar DIAW Journaliste