L’histoire retiendra ce discours du Président Macky SALL comme celui de la période de la pandémie à Coronavirus ou Covid-19. A la veille de la célébration de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale occasion ne pouvait être plus propice que de sortir des mesures allant dans le sens d’atténuer la souffrance des Sénégalais. Des décisions qui impactent le vécu quotidien des Sénégalais ont été prises sur l’impôt, l’électricité, la santé, l’eau, le financement, l’achat de vivres, les entreprises. Des mesures certes salutaires mais qui ne freineront pas la progression de la pandémie. Qui plus est, la pandémie portera un coup dur à la croissance qui va plonger à moins de 3%.
Le Chef de l’Etat est plus que jamais convaincu des dégâts causés par la pandémie, « comme partout ailleurs, notre économie subit de plein fouet l’impact du COVID-19. Des secteurs comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, les transports, le commerce, la culture, les bâtiments et travaux publics, entre autres, sont durement affectés ». A constaté le Président Sall dans son discours du 03 avril 2020.
Une croissance infectée par le virus passe à moins de 3%
Selon le Président Macky SALL, “Notre croissance économique soutenue sur plusieurs années est brutalement freinée et passera de 6,8% à moins de 3% ». Cette plongée de la croissance affectera une économie dont les fondamentaux étaient jusque-là bien solides mais le Covid-19 risque de la mettre à rude épreuve. Toutes choses qui font que le Chef de l’Etat a mis en place un programme Covid-19 décliné en quatre axes :
Le soutien au secteur de la santé
Un enveloppe de 64,4 milliards est mis en place pour couvrir toutes les dépenses liées à la riposte contre le COVID-19. Ceci est le premier axe de cette lutte farouche contre le Covid 19. Les acteurs de la santé seront ainsi suffisamment outillés pour mieux combattre la pandémie.
Le renforcement de la résilience sociale des populations.
Dans ce sens l’Etat a décidé de « prendre en charge les factures d’électricité à hauteur de 15,5 milliards, pour le paiement des factures d’électricité des ménages abonnés de la tranche sociale, pour un bimestre ; soit environ 975 522 ménages ; 03 milliards, pour la prise en charge des factures d’eau de 670.000 ménages abonnés de la tranche sociale, pour un bimestre ; 69 milliards, au lieu des 50 initialement prévus, pour l’achat de vivres au bénéfice d’un million de ménages éligibles ; 12,5 milliards, pour aider la diaspora », selon le Chef de l’Etat. Ces mesures à fort impact social sont considérés comme le deuxième axe du plan de Macky SALL face au Covid-19. Un ensemble de décisions qui va alléger la psychose causée par la maladie et atténuer la souffrance des personnes infectées et affectées par la pandémie.
Le soutien au secteur privé
C’est le troisième axe de la panoplie de mesures prises par l’Etat qui vise « à sauvegarder la stabilité macroéconomique et financière pour soutenir le secteur privé et maintenir les emplois à travers un programme d’injection de liquidités assorti de mesures fiscales et douanières ». Une manière de rassurer les entreprises du secteur privé. Ainsi, 302 milliards seront consacrés au paiement dus aux fournisseurs de l’Etat. Les règles et priorités de paiement concourant à l’objectif de stabilité économique seront publiées et connues de toutes les entreprises.
Pas de Covid- licenciement !
Avec un appui de 100 milliards de francs CFA les entreprises s’engageront à maintenir les salaires. Cette enveloppe sera spécifiquement dédiée à l’appui direct des secteurs de l’économie les plus durement touchés par la crise, notamment les transports, l’hôtellerie mais également l’agriculture. De même, en rapport avec le secteur financier, l’Etat mettra en place un mécanisme de financement à hauteur de 200 milliards, accessible aux entreprises affectées, selon une procédure allégée.
L’Etat procèdera au remboursement des crédits de TVA dans des délais raccourcis pour remettre de la trésorerie aux entreprises. Macky SALL de se projeter dans une dynamique consistant à « des remises et suspensions d’impôts qui seront accordées aux entreprises qui s’engageront à maintenir leurs travailleurs en activité pour la durée de la crise, ou payer plus de 70% du salaire des employés mis en chômage technique pendant cette période. Cette facilité de trésorerie concerne les retenues opérées sur les salaires et les cotisations sociales que les entreprises du secteur privé versent à la Caisse de sécurité sociale et à l’IPRES ».
Pour la mise en œuvre de cette mesure, l’administration fixera, en toute transparence, les règles concernant les engagements de l’Etat et la responsabilité des entreprises.
Soutien aux entreprises
Les Petites et Moyennes Entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur ou égal à 100 millions de francs CFA, et les entreprises évoluant dans les secteurs les plus impactés par la pandémie, notamment le tourisme, la restauration, l’hôtellerie, le transport, l’éducation, la culture et la presse, bénéficieront d’un différé de paiement des impôts et taxes jusqu’au 15
juillet 2020. Au titre du soutien à l’investissement, il y aura une prolongation du délai général de paiement de la TVA suspendue recouvrée par la douane et les services fiscaux de 12 à 24 mois ; ce qui représente un report de paiement de 15 milliards sur l’année 2020. Il sera accordé une remise partielle de la dette fiscale constatée au 31 décembre 2019, due par les entreprises et les particuliers, pour un montant global de 200 milliards.
De même, l’Etat procèdera à la suspension du recouvrement de la dette fiscale et douanière des entreprises les plus affectées par le COVID-19.
En contrepartie, elles devront s’engager à maintenir les salaires de leurs employés ou à payer plus de 70% du salaire des employés mis en chômage technique.
Une prime de soutien au Covid
Comme pour encourager les donateurs à participer à la réalisations des 1000 milliards escomptés pour financer la FORCE COVID 19, le Chef de l’Etat de faire la promesse en ce sens que « les entreprises et personnes physiques qui soutiennent le FORCE COVID-19 sous forme de dons versés au compte ouvert au Trésor public, pourront déduire ces dons de leur futur résultat fiscal ». Macky SALL de poursuivre « j’ai également ordonné une réorganisation du budget par des coupes sur les dépenses de fonctionnement et d’investissements reportés ; ce qui correspond à une économie de 159 milliards de francs CFA. En outre, le gouvernement sécurisera 178 milliards pour couvrir partiellement des pertes de recettes budgétaires induites par la crise ».
La résilience face à la pandémie
Le quatrièmement axe du discours a porté sur « le Programme de résilience économique et sociale qui permettra d’assurer l’approvisionnement régulier du pays en hydrocarbures, produits médicaux, pharmaceutiques, et denrées de première nécessité. Le gouvernement veillera particulièrement à lutter contre toute pénurie artificielle et hausse indue des prix. L’ensemble des dépenses liées à la mise en œuvre du Programme de résilience économique et sociale seront couvertes par le Fonds de Riposte contre les Effets du COVID-19, FORCE-COVID-19, doté de mille milliards de FCFA, financé par l’Etat et des donations volontaires.
Synthèse de Habib MIMRAN